[J- 5] Mais d’ailleurs, pourquoi allons-nous dans les Caraïbes ?

[J- 5] Mais d’ailleurs, pourquoi allons-nous dans les Caraïbes ?


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©IRD Patrick Queneherve – plage de l’Anse Michel, Martinique.

Le laboratoire fourmille, et tels des ouvrières aguerries, les chercheurs du MIO terminent leurs préparatifs avant le grand départ pour les Antilles. Mais pourquoi diable vont-ils mener leurs recherches là-bas ? Et si nous cherchions un peu l’origine de cette expédition ?

Pour cela, retournons quelques années en arrière, sur les plages idylliques des Antilles, en 2011. Cocotiers, mer azure, et sable chaud… le rêve tourne au cauchemar quand des tapis de Sargasses de 50 à 100 mètres de large envahissent ces étendues de sable fin et embaument l’air d’une odeur d’œuf pourri, caractéristique du produit de leur décomposition : l’hydrogène sulfuré (H2S). Les échouages massifs dans les lagons (une centaine de millions de tonnes tout de même !), dans les fonds de baies et dans les ports empêchent la navigation, détruisent les écosystèmes côtiers et sont responsables d’importants problèmes de santé publique. Sans compter qu’ils se sont généralisés sur tout le pourtour de l’Océan Atlantique tropical Nord : on les retrouve sur les côtes de Guyane, du Brésil et d’Afrique de l’Ouest ainsi que sur les côtes bordant le Golfe du Mexique.

Par conséquent, l’hypothèse de la formation d’une seconde mer des Sargasses a été avancée. Si la première, l’originelle, se situe au sud-est des Bermudes [voir article [J-6] Monsieur Colomb et les Sargasses], une toute nouvelle colonie de Sargasses pourrait s’être formée au large des Antilles, constituant la NMS : la « Nouvelle Mer des Sargasses » !

Pourquoi cette nouvelle mer ? Pourquoi maintenant ? Quelle différence avec l’ancienne ? Ce sont là toutes les questions auxquelles l’équipage de l’Expédition Sargasses compte apporter des réponses. La mission aura pour but de déterminer l’origine des Sargasses qui s’échouent, aux Antilles notamment, et de déterminer les mécanismes physico-chimiques et biologiques qui favorisent leurs proliférations. Lors de la campagne océanographique, un important échantillonnage de la faune et de la flore associées aux radeaux de Sargasses sera effectué. Au programme, plongée sous-marine, prélèvements d’échantillons de surface, observations à l’aide d’un drone, et même traçage des radeaux depuis l’espace ! C’est donc un arsenal complet qui s’activera à bord de l’Antéa, navire océanographique de l’IRD, pour élucider le mystère de l’invasion Sargasses.

Rappelons que pour le moment, nous savons qu’entre les deux mers d’algues que l’on essaie de qualifier, les Sargasses présentent quelques différences. En effet, dans la « Nouvelle Mer », l’algue suit le cours de sa vie en flottant à la surface, et n’est jamais attachée au fond de l’eau.  Situation différente pour les habitantes de l’ancienne mer des Sargasses (celle de monsieur Colomb, rappelons-nous !), qui passent un temps de leur vie, agrippées dans les profondeurs, avant de remonter en surface librement.

Dans ce cas, l’importance d’identifier génétiquement les espèces d’algues de la « Nouvelle Mer des Sargasses » est une évidence pour les scientifiques du MIO. Cette activité sera également couplée à l’analyse de la chaîne alimentaire qui en découle, et de l’écosystème qui s’est développé à travers les immenses radeaux de l’algue brune (peut être un kraken caché ?).

Comment mieux comprendre alors  la nature de ces algues qui provoquent tant de tumultes, qui vont jusqu’à affecter les populations locales, prêtes à clamer haut et fort leur « Ras-le-bol » ? Serait-ce le sujet de l’article de demain? Patience… et restez connectés !

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